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Channel: Bulles picardes » Gérard Cousseau
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Des souliers rouges comme le sang

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Souliers rouges_tome 2_couvLes souliers rouges, tome 2: l’albinos, Gérard Cousseau, Damien Cuvillier. Éditions Grand Angle, 48 pages, 13,90 euros.

Dans ce coin de Bretagne, juin 1944 n’est toujours pas signe de libération. Les Allemands et la milice dirigée par le sadique Daiguer sont plus présents que jamais au village de Saint-Nicolas-du-Pélem.

Lors de la fouille au corps, qui concluait le premier tome et s’annonçait dramatique, Jules et Georges s’en sortent grâce à un gros coup de chance. Mais le danger est toujours présent. Surtout quand un jeune officier allemand vient s’installer dans la maison et que l’ado et son ami russe aux souliers rouges décident de se soustraire à une nouvelle rafle, venue en représailles d’un autre attentat des résistants.  Début juillet, la violence atteint son paroxysme. Miliciens et soldats multiplient les représailles sanglantes, n’hésitant pas à torturer et fusiller femmes et enfants…

Cette fois, la guerre s’est vraiment imposée. Avec tous ses crimes. Dans ce cadre, l’action et la description des horreurs commises prend le pas sur les portraits des personnages principaux, Jules et Georges. Ceux-ci subissent (et même tragiquement) les rebondissements de l’histoire. Et les aspects bucoliques du premier album s’effacent.

Resserré dans le temps, le récit se centre sur les exactions commises à l’encontre des villageois. Le contraste est donc fort entre le beau dessin de Damien Cuvillier (qui fait songer à du Gibrat, et pas seulement parce qu’il est aussi question ici de personnages cachés dans un grenier), harmonieux et délicatement colorisé (toujours en couleurs directes) et l’atrocité de certaines scènes. Celles-ci sont décrites avec une telle violence qu’il est difficile de ne pas ressentir de la rage ou de la haine. Signe incontestable de la réussite de la narration. Qui plus est, les lourdeurs et préciosités dans les dialogues, qui plombaient un peu le tome 1, ont quasiment disparu.

A la fin, un épilogue plus apaisé apporte une note poétique, jusqu’à une toute dernière case qui restitue toute la dimension de l’histoire: « L’homme ne meurt pas… Un jour, il cesser simplement de s’émerveiller. »

Soulier rouges_tome 2_planche


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